Le studio Andarta Pictures sort de l’eau grâce à Ankama

Andarta sort du redressement judiciaire

La news est tombée, le studio Andarta Pictures a décidé d’ouvrir le capital de l’entreprise afin de sortir du redressement judiciaire par un rachat des parts du studio. En effet, en juillet dernier avait lieu une audience au tribunal de commerce de Romans-sur-Isère afin de décider des suites du studio.
L’idée n’est pas nouvelle, puisqu’elle avait déjà été évoquée lors de notre interview de Sophie Saget (directrice d’Andarta) sur la crise traversée par le studio il y a quelques mois.

C’est le groupe Ankama qui a répondu à l’appel, autre studio français indépendant, qui fait non-seulement de l’animation, mais aussi de l’édition BD (Avec le Label 619, comme Mutafukaz, de Run et Carbone & Silicium, de Mathieu Bablet), ou encore du jeu-vidéo avec les licences Dofus et Wakfu. Bref, un éditeur que l’on connaît bien et dont on apprécie généralement le travail ; scénarios ambitieux, politiquement engagé, et d’une grande qualité artistique.
D’après 3DVF, Ankama aurait récupéré 51% des parts d’Andarta Pictures, ce qui le place en associé majoritaire du studio.

Le rendu de l’audience est tombé le 8 Août, et publié le 12 ; le tribunal a homologué le plan de continuation d’Andarta Pictures ; les détails n’étant pas révélés, mais probablement grâce au rachat des parts par Ankama.
Il reste maintenant les procédures aux Prud’hommes annoncées par différents médias dont l’avancement est encore inconnu.

Un peu plus sur Ankama

Le choix d’Ankama n’est pas si surprenant, Andarta Pictures ayant déjà eu des liens avec eux par le passé. En effet, la série d’Andarta Pictures Baïdir avait été lancée à l’origine chez Ankama en 2012, avant d’être reprise par le studio de Bourg-Lès-Valence en 2018.

Ankama n’est pas exempt de ses propres dramas, puisqu’en 2019, le Label 619 s’était séparé du groupe pour trouver refuge aux éditions Rue de Sèvres, emportant avec lui un tas d’artistes talentueux, de RUN à Mathieu Bablet, en passant par Petit Rapace, Neyef, Florent Maudoux ou encore Guillaume Singelin (Frontier).
Également, le groupe a déjà été condamné en 1ère instance en 2023 pour une procédure bâillon à l’égard d’un employé dénonçant également de difficiles conditions de travail et des pratiques managériales douteuses… Une affaire qui ira probablement en appel.

Cependant, le groupe Ankama reste fort de ses autres productions, un fleuron d’indépendance, qui produit toujours une culture de qualité reconnue sur la scène internationale, tant au niveau de l’édition, que du jeu vidéo ou de l’animation. C’est une ligne éditoriale audacieuse, plongée dans les genres de l’Imaginaire et la pop-culture, qui n’a pas trop peur du trash et du tranché, tout en ayant l’habitude des publics jeunesse.
En terme de qualité, l’adaptation La Quête d’Ewilan n’a, a priori, rien à craindre dans ce studio dont le modèle économique repose sur l’exploitation cross-plateforme des univers étendus, plus que sur le lissage consensuel des contenus. Le choix est imparfait, mais dans l’état actuel de l’animation française, il n’y avait peut-être pas meilleur choix.

Quelques mots des dirigeants

Le média 3DVF nous rapporte quelques propos des dirigeants des deux groupes à l’occasion de l’annonce de l’association :

« Cette alliance unit deux studios qui partagent une même vision : celle d’une animation indépendante, exigeante, porteuse de sens. Ensemble, nous voulons créer des sagas fortes, à la croisée des chemins entre aventure et quête de soi. C’est un nouveau chapitre, à la fois créatif et structurant, qui s’ouvre avec Andarta. Une évidence artistique, mais aussi une décision stratégique tournée vers l’avenir »

Anthony Roux

« Après un premier semestre difficile pour Andarta Pictures, toute l’équipe se réjouit de rejoindre le groupe Ankama ! Leur confiance et leur soutien nous permettent de maintenir nos ambitions et d’aborder l’avenir avec sérénité »

Sophie Saget

Sources