Les Âmes Croisées
Une fois n’est pas coutume, nous nous permettons de spoiler (très) méchamment le livre chroniqué, Les Âmes Croisées de Pierre Bottero, étant donné qu’il s’agit de l’ultime livre qui parachève le Cycle de l’Ailleurs. À bon entendeur…
L’histoire
Jeune élite riche et prétentieuse d’AnkNor, Nawel se rend coupable de la mort d’une Cendre. Alors qu’elle s’apprête à rentrer dans l’une des plus puissantes des castes du royaume de Jurilan en endossant la Robe Mage, elle découvre que ses choix ne sont pas guidés par ses désirs mais par ceux de ses parents… Au fond d’elle, qui veut-elle être ?
Un choix de courage s’impose alors à elle, celui de revêtir l’Armure, d’entrer dans cette mystérieuse caste dans laquelle les contraintes de la société semblent sans effet.
Au détour de cette nouvelle vie, alors que tout les oppose, Alantha fait irruption dans sa vie et ses rêves, telle une âme croisée.
Critique
Nawel, l’anti-héroïne ?
Les Âmes Croisées nous fait découvrir un nouveau personnage : Nawel. Intelligente et capable de réflexion, elle est cependant au début du livre imbue d’elle-même, égoïste, et surtout possède des valeurs problématiques : elle ne considère pas les Cendres comme des humains, ce qui la conduit à en faire fouetter une à mort.
Nawel est aussi nourrie d’illusions sur sa caste et sa prétendue légitimité à commander. Mais également des illusions sur l’histoire de Jurilan, et sur la liberté, puisqu’elle pense faire ses propres choix là où ses parents ont en réalité décidé pour elle. De plus, l’école des Aspirants est une vaste arnaque visant la reproduction sociale des élites et la sélection de celles-ci.
Pour Pierre Bottero, Nawel semble être une continuité d’Ellana, un double-inverse du personnage éponyme ; en effet, ce n’est pas d’où l’on part ni où l’on arrive qui compte, mais bien le chemin parcouru. Et Nawel part de très loin… elle va en parcourir du chemin ; Les Âmes Croisées nous présente l’ensemble des erreurs de Nawel, mais aussi ses remises en question, sa progression. Son bout de chemin.
« L’héroïne » n’est pas le personnage sans défauts, mais celle qui évolue pour se trouver pleinement.
Une lutte des classes en toile de fond
Le one-shot des Âmes Croisées propose très clairement une opposition de classes, à AnkNor, où les Perles, l’élite riche et dominante, et les Cendres, les pauvres exploités et beaucoup plus nombreux, se confrontent. Il ne manque qu’une étincelle pour mettre le feu aux poudres d’une nouvelle révolte. Étincelle mise en image précisément comme un abus de pouvoir de la classe dominante sur l’autre : l’action de fouetter à mort une Cendre par Nawel, dont la mère sera obligée d’étouffer l’affaire par un second meurtre et l’effacement de souvenirs des témoins.
« Les Cendres sont multitude, expliqua le fou […] Pareils à ces grains impalpables qui s’accumulent dans les foyers de nos cheminées, ils se dispersent au moindre souffle, se balaient sans difficulté et n’ont aucune consistance, aucune véritable réalité. Pourtant…
Lorsque l’on arrose la cendre, elle devient aussi dure que la pierre. L’inconscient qui ignore cela court le risque de voir son foyer se fendre. »
Déterminismes sociaux
Chaque classe est éduquée différemment, avec une version de l’histoire différente et toutes les deux biaisées par les élites. La société d’AnkNor est empêtrée dans la notion d’héritage, dans tous les sens du terme. D’après Ergaïl, le système est bloqué par la tradition et l’héritage des Anciens, des Bâtisseurs et de leurs technologies, ce qui empêche la société de faire ses propres découvertes. Mais surtout héritage social, culturel, héritage de classes qui formatent les désirs des Aspirants, comme la docilité des Cendres. Jusqu’aux parents, qui décident de chaque détail de la vie de leurs enfants ; il me semble que l’on rejoint complètement la vision d’un déterminisme social à la Bourdieu.
Enfin, le savoir des Perles est utilisé non pour libérer, grandir la société, mais pour la gouverner.
« Une perle est un miracle de la nature. Belle, fine, unique, elle repose dans son écrin, provoquant les regards émerveillés de ceux qui la contemplent. Pourtant…
Au cœur de chaque perle, il y a une impureté, un grain de sable, une souillure. La nacre, si admirable, n’est que le moyen utilisé par le coquillage pour se protéger de cette souillure. »
Les Armures
La caste des Armures est tout d’abord vécue par Nawel comme la possibilité d’enfin sortir de son héritage social et de l’arnaque que représente la cérémonie des vœux. L’occasion de faire ses propres choix.
C’est aussi une alternative à la société de castes Jurilane. « Anthor n’est ni le chef des Armures ni le responsable du Donjo. Il n’y a ni chef ni responsable ici. » Au Donjo, il n’y a pas non plus de Cendres à qui donner des ordres pour les tâches quotidiennes, celui-ci fonctionne en parfaite auto-gestion.
« Il est essentiel, avant de l’endosser, de posséder le minimum de compétences nécessaire pour qu’il y ait partage et non dépendance. Comme il est essentiel de continuer à t’entraîner toute ta vie. T’entraîner sans elle, pour progresser en dehors d’elle.»
Les Armures vivent pour eux-mêmes et ne dépendent pas de l’outil qu’ils possèdent, aussi exceptionnel soit-il. Ils proposent une voie d’émancipation pleine et entière, que leur rôle au sein des castes Jurilanes ne suffit pas à remplir.
Les Âmes Croisées…
Alantha… Un personnage qui arrive par surprise au milieu du roman au détour des profondeurs de la cité des Anciens… Elle représente notamment l’altérité pure qui manquait à Nawel pour se libérer de la société Jurilane. Cette dose de violence, de tendresse et d’humanité pour remettre en question les préceptes les plus enfouis de cette dernière, notamment son profond racisme.
Pierre Bottero nous livre des moments poétiques en liant ces deux âmes différentes, en entremêlant leurs rêves, leurs aspirations.
La suite de leur partage fait partie des grandes portes inexplorées qu’a laissé Pierre Bottero derrière lui…
Imago
Impossible d’écrire cet article sans mentionner le projet d’écriture collaborative qui a failli voir le jour avec l’autrice Nathalie Le Gendre. Comme cette dernière l’explique dans l’interview qu’elle a eu la gentillesse de nous donner, le principe était d’écrire des romans indépendants dont les personnages principaux se croiseraient quelques chapitres par roman. Imago aurait dû être l’histoire de la Glauque Alantha, de l’âme croisée de Nawel. Après la mort de Pierre Bottero, le projet a dû être abandonné et Imago réécrit pour s’en éloigner, mais le parallèle demeure…
…ou Comment lier l’ensemble du Cycle de l’Ailleurs
Gwendalavir
Petit clin d’œil direct à Gwendalavir : Nawel croise plusieurs fois le fou du roi d’AnkNor, Ol Hil’ Junil, personnage Alavarien croisé à l’académie d’Al-Jeit, et qui faisait partie de la desmose avec Liven (Les Tentacules du Mal, L’Arène Chap 3)… On ne sait pas comment il est arrivé là, mais vu sa détresse, la nostalgie explicite qu’il a de la Dame, de l’Imagination et du Dessin, cela semble involontaire. Un Grand Pas / pas sur le côté qui a raté ?…
Un lien explicite qui place d’emblée Les Âmes Croisées dans le Cycle de l’Ailleurs.
L’Autre
Les Dessinateurs
Bien évidemment les liens ne s’arrêtent pas là. La puissance d’AnkNor est fondée sur le pillage d’une civilisation disparue depuis quatre cents ans, installée à l’est. La première fois que Nawel se rend à la cité des Anciens, elle passe par le pont Scintillant dont la description fait penser à l’Arche de Gwendalavir, en une version miniature. Surnommée la cité des fleurs, la ville est constituée d’immenses tours d’habitations en formes de fleurs, dont la verticalité, les matériaux, (émeraudes, saphirs, améthystes…) et les détails architecturaux font penser aux descriptions d’Al-Jeit.
On pense donc immédiatement à des Dessinateurs dont le Don serait lié à celui des Anciens… Une théorie possible est que le Dessin soit l’apanage même de la Famille des Bâtisseurs, ou un dérivé de son fonctionnement.
Les Bâtisseurs
La suite nous donne une autre version ; quand elle descend dans les profondeurs d’une fleur par un puits gravitationnel, Nawel découvre au fond d’une grotte une double porte sculptée magnifiquement dans du bois. Les dessins gravés racontent l’histoire des sept Familles de la trilogie L’Autre, le trajet de la famille des Bâtisseurs après la première victoire sur l’Autre (la fresque détaille son enfermement dans le cube, la huitième porte). Nous savions déjà que les Bâtisseurs avaient disparu après cette première victoire, la fresque complète l’histoire ; la Famille s’est séparée des autres Familles pour traverser une jungle (probablement en passant l’une des portes de fer), peuplée des créatures de l’Autre. On en déduit qu’il s’agit de la Fausse Arcadie. Elle trouve ensuite la fameuse porte de bois et construit la cité des fleurs entre les sept collines de la légende en Jurilan.
Des mois après le retour de Nawel, Philla a traduit le texte de la porte, ôtant les derniers doutes d’une manière explicite : « L’erreur fut de rouvrir la porte. Le mal est entré et, s’il a été repoussé, il a néanmoins sonné la fin des Bâtisseurs. Puisse la porte demeurer à jamais fermée. ». Tentant une nouvelle exploration, les Bâtisseurs se sont fait ravager par les créatures de Fausse Arcadie.
Fort de ces nouvelles découvertes et des descriptions explicites, on peut replacer des noms sur les créatures qui attaquent Nawel et les Armures : Grœns, Lycanthropes, Ims, Helbrumes… la Horde de Mésopée.
La porte ouverte laissée aux spéculations….
– Cette partie concerne des théories construites à partir de ce qu’a laissé PB –
Les Aigles de Vishan Lour
Un autre parallèle flagrant… Dans l’onomastique des noms de villes entre Les Âmes Croisées et Les Aigles de Vishan Lour : AnkNor et AnOcour. Cette similitude de construction (Préfixe « An », N et O majuscules internes), me laisse penser que ce texte se passe dans le monde de Nawel (Jurilan), – derrière l’une des portes de fer ? -, et qu’AnOcour est l’une des douze villes connues de ce monde avec AnkNor, PorLahn et RinkJar.
Toujours dans l’onomastique, on remarque que la particule Don est commune entre les Aigles de VL et les ÂC, et plus anecdotiquement que le prénom Antor (le Roi) revient dans les AC, écrit Anthor.
Ce texte a été écrit bien avant Les Âmes Croisées, et est le seul de fantasy à se dérouler dans un univers parallèle qui ne serait pas a priori lié à Gwendalavir ; je soupçonne Pierre Bottero, alors qu’il ne l’avait pas prévu à la base, d’avoir raccroché un wagon de plus dans un soucis de cohérence de son œuvre littéraire !
(Surtout que philosophiquement et stylistiquement parlant, Les Aigles de Vishan Lour sont le prototype, l’ancêtre direct du Pacte des Marchombres. Nous avons déjà vu que Pierre Bottero avait tendance à proposer des analogies aux marchombres à plusieurs endroits : Les Jors et Astariotes d’Envaï sur le continent à l’est de Gwendalavir, et les Armures dans Les Âmes Croisées…)
Isayama
Si la nouvelle biographie de Pierre Bottero écrite pour Les Âmes Croisées semble simplement être folklorique, Rageot prend l’étrange peine de préciser en préface qu’elle a été finalisée avec lui avant son décès. Et si, pour suivre une des maximes des Âmes Croisées : « Le hasard n’existe pas » ?…
Si le premier paragraphe de cette biographie semble géographiquement placé en Gwendalavir avec une mention de la jungle d’Hulm, le second semble cohérent sur Jurilan. Il mentionne l’océan du Sud (qui n’est pas le Grand Océan du Sud de Gwendalavir ?), les dunes vivantes des déserts du Nord (mentionnés dans Les Âmes Croisées), la forêt des Glauques à l’Est et… la mythique Isayama à l’Ouest. Non seulement cela place l’œuvre Isayama dans le Cycle de l’Ailleurs, mais si l’on se fit à cette biographie, elle nous donne également une indication supplémentaire : la montagne serait donc en Jurilan, à l’ouest.
Un autre indice, d’apparence contradictoire : dans l’album Isayama, il est fait mention explicite des Marches de Glace, chaîne de montagnes du continent de l’est.
Il est aussi fait mention des plaines barbares (hors les seuls barbares de l’univers de Pierre Bottero sont les barbares de l’Ouest, cités dans Les Âmes Croisées), ainsi que la Mer de Soie (et dans Les Âmes Croisées, l’on parle de la soie de RinkJar).
Enfin, dans le village d’Isayama, il y a la taverne d’Oncha, et Oncha est un village des Bâtisseurs en ruine non-loin d’AnkNor dans Les Âmes Croisées.
Une manière de lier tout ça logiquement est de poser Jurilan sur le continent de l’est, par exemple à l’est de la Pratum Vorax.
Ainsi, toute l’œuvre de fantasy de Pierre Bottero serait liée.
Bien qu’elle soit étayée, des contre-arguments existent pour balayer cette théorie, qui restera un doute, ou plutôt une porte dont Pierre Bottero nous laisse les clés…
La croisée des chemins…
À la fin de La Huitième Porte, Elio rencontre Eryn, jeune fille aux pouvoirs autant immenses qu’hasardeux.
Alors que Nawel est condamnée en Fausse Arcadie, Alantha, l’âme croisée de Nawel, montrera à cette dernière un avenir radieux aux côtés de personnages esquissés dont les descriptions sont reconnaissables entre mille… Un garçon aux yeux gris à la garde parfaite, qui ne peut être que Destan, le fils d’Ellana et Edwin. Ainsi que deux enfants, l’un aux yeux verts qui peut se transformer en félin : Elio, le fils de Nathan et Shaé, et l’autre a « la peau sombre et de remarquables yeux violets » : Eryn, la fille d’Ewilan et Salim.
Les trajectoires des personnages sont désormais liées…
Références
Description de Rageot
Nawel vit à Jurilan, le royaume des douze cités. Aspirante comme ses amis Philla et Ergaïl, elle doit choisir la caste qui correspond à ses aspirations profondes pour le reste de sa vie. Tout indique qu’elle entrera, selon le désir de ses parents, chez les prestigieuses Robes Mages. Mais après avoir provoqué involontairement la mort d’une jeune femme, Nawel opte pour la caste mystérieuse des Armures, dédiée à l’action. Commence pour elle un parcours initiatique semé d’embûches vers la cité des Anciens où surgit d’un autre monde son alter ego : Alantha…
Les différentes éditions
Éditions | Rageot, 2010 | Hachette, 2011 | Rageot, 2021 |
Date de sortie : Coll : ISBN : Nb de pages : Sortie poche : |
17 février 2010 Rageot Roman 9782700237481 432p Mars 2011, préface |
16 mars 2011 Le Livre de Poche (LDP) 9782253023593 411p Déjà poche |
10 février 2021 Rageot Poche 9782700274295 448p Déjà poche |
Couvertures:
(New ! Cliquez sur les couvertures pour les voir en HD !) |
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Illustration : | Gilles Francescano | Alain Brion | Noëmie Chevalier |
Autres Mentions :
Merci à la communauté pour s’être montré pointilleuse sur les détails reliant l’ensemble des livres.
Petits détails et mystères supplémentaires concernant l’intégration des Âmes Croisées dans l’univers de Gwendalavir…
Dans Ellana, la prophétie, Hulinfa (l’une des marchombres qui fait passer l’Ahn-Ju à Salim) utilise la même forme de magie que les Robes Mages d’AnkNor. Magie à base de mots uniques et de sons gutturaux… Mais alors que fait Hulinfa déjà ? Au moment où Salim doit « affronter » son crocodile albinos, la marchombre allume toutes les lumières des souterrains en prononçant un seul mot… aux consonances gutturales. Tiens donc, exactement comme donna Courlis lors de la présentation des Robes Mages dans les Âmes Croisées. Malheureusement, si cela interpelle Salim, il est rapidement forcé d’oublier cet événement mystérieux pour se concentrer sur son épreuve. Et il est alors facile pour cette information de se faire également oublier du cerveau du lecteur.
Autre point concernant Ol Hil’ Junil. Ce dernier est indubitablement le même personnage que l’on rencontre brièvement dans Les Mondes d’Ewilan, en revanche il est également le bouffon au service d’un roi… dont le nom ne sera jamais prononcé. Curieux non de taire à ce point le nom d’un personnage ? Il serait absurde de concevoir que personne dans AnkNor, pas même Ergaïl, ne connaisse le nom du roi. En revanche, serait-il possible que celui-ci soit volontairement occulté du livre pour préserver le suspens en attendant de révéler son identité plus tard ? Si l’on se réfère aux autres œuvres de Pierre Bottero, il n’est pas anodin qu’un personnage nommé soit momentanément dissimulé sous une autre identité, comme ce fut le cas avec Éléa Ril’ Morienval en la Dame Noire ou encore Jorune à la tête de l’organisation des Blancs. Il m’est alors impossible de penser que l’absence de nom pour le roi d’AnkNor soit une coïncidence. D’autant plus qu’Ol Hil’ Junil, un personnage des autres œuvres, se retrouve à faire partie de sa cour et à être donc le personnage des Âmes Croisées ayant la relation la plus directe avec lui. Mais qui pourrait alors être le roi d’AnkNor ? Gentil ou méchant ? Et que fait Ol Hil’ Junil ? Est-il vraiment un simple bouffon ou bien peut-on imaginer qu’il soit là pour garder un œil sur les activités de ce roi ?
Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé cet article, merci beaucoup pour sa richesse.
Les sujets abordés sont clairs et très complets. Je fais parti de la communauté du wiki et je suis l’une des principales créatrices des pages wiki autour des Âmes croisées. Heureuse de constater que cet article est très précis notamment dans le nom des villes du royaume de Jurilan ( AnkNor, RinkJar et PorLahn) qui ne sont citées qu’une ou deux fois dans un roman de 400 pages.
Je n’ai pas de mots pour dire à quel point je suis fan de ce roman posthume. Nawel est une héroïne qu’on apprend à aimer car elle apprend à s’aimer elle même et son évolution est loin d’être anecdotique. Elle a une place centrale tout le long de l’intrigue.
Un personnage aussi essentiel à citer et qui je trouve, manque à cet article, est celui de Arlyn. Arlyn est le mari et le père des deux Cendres qui meurent à cause de la famille Hélianthas dans la première partie de ce roman. Nawel le retrouve dans la seconde partie dans un camp de travail où il va jouer le rôle de guide, il va la faire avancer, lui pardonner pour ses monstrueuses erreurs qui appartiennent au passé.
L’une des citations qu’Arlyn tient de son épouse, Sylia, et qu’il offre à Nawel et aux lecteurs est la suivante:
« La vie est un chemin qui se parcourt dans un seul sens. […] La reprendre à zéro est impossible. On peut choisir sa destination, réfléchir quand on arrive à une intersection, ralentir, accélérer, décider de ne plus refaire les mêmes erreurs, on ne revient jamais en arrière. » (« Les Âmes croisées », partie II, chapitre 21)
Un autre personnage qui apporte des valeurs incroyables est la vieille Armure Louha qui déconstruit Nawel sur son physique et sur la vieillesse en générale. Il ne faut pas oublier que « Les Âmes croisées » est un roman jeunesse et les sujets abordés sont forts, importants et surtout nombreux. Ainsi, Louha déconstruit la sexualité en parlant librement de son expérience.
En général, je trouve qu’n s’identifie davantage aux personnages de ce roman car il paraisse plus humain, plus complexe.
Il faut aussi remarquer que, dans les âmes croisées, lorsque Shaé explore la Pratum Vorax, elle aperçoit des voiles blanches. Ne seraient-ce pas les haïnouks?
Toutafé, c’est bien ça ^^
J’avoue j’ai pas traité les liens entre L’Autre et les autres trilogies comme Les Mondes d’Ewilan et le Pacte. Déjà parce-que l’article traite des AC mais surtout c’est qu’il y a tellement de liens et références (Salim Métamorphe, Patrum Vorax dans les Mondes, créatures de Fausse Arcadie invoquées à l’issue de la Prophétie, Eryn, etc…) que j’ai considéré ça comme évident. Ce qui est un peu moins le cas avec les AdVL ou Isayama.