Critique : Six Of Crows – Leigh Bardugo

Six Of Crows, la deuxième duologie d’un grand univers à succès – le Grishaverse – écrit par l’américaine Leigh Bardugo, nous emmène dans une fresque qui mélange les bas-fonds de quartiers populaires, où règnent corruption et criminalité, avec un univers de magie et de fantasy, où l’on retrouve des personnages originaux et une intrigue pleine de rebondissements.


Résumé

Couverture Six Of CrowRéputé comme étant la plus grosse ordure du Barrel, Kaz Brekker ne jure que par le profit. Quand on lui propose une mission impossible dont la récompense s’élève à plusieurs millions de Kruger, il n’hésite pas à l’accepter. Accompagné par cinq autres malfrats, tous ayant leurs propres raisons de prendre part à l’aventure, l’équipe se lance alors dans l’infiltration d’une des prisons les mieux gardées du monde qui les emmènera au cœur des plus sombres manigances politiques de leur pays.

« – Je suis un homme d’affaires, lui avait-il expliqué. Ni plus, ni moins.
– T’es un voleur, Kaz.
– N’est ce pas exactement ce que je viens de dire ? »

Critique

Le point fort : les personnages

Le livre faisant usage de la polynarration, chacun des six personnages est vraiment développé, sans qu’il y en ait un qui prime sur les autres. Que ce soit le mafieux du Barrel, l’espionne, la mage puissante retrouvée exilée, le soldat déserteur, le tireur d’élite addict aux jeux d’argent ou le petit-fils de noble renié par son père, chacun a son histoire et subit une réelle évolution au cours du roman. En prime, les relations entre les personnages sont particulièrement bien menées, les choses arrivent de manière fluide et sans précipitation de la part de l’autrice. Le seul petit défaut serait que chacun d’entre eux finit en relation amoureuse avec un autre, ce qui est assez peu original. On peut aussi noter la représentation diversifiée de minorités, avec des personnages invalides, lgbt, d’origines, de couleurs de peau, de religions différentes… Ainsi que des personnages au caractère gris, comme Kaz Brekker qui est présenté explicitement comme une ordure et un criminel, mais qui fait tout de même partie des personnages « gentils » de l’histoire et à qui on finit par s’attacher. Il est d’ailleurs intéressant de constater à quel point la façon de raconter l’histoire fait tout : sous un autre angle de vue, certains personnages auraient aisément pu être détestés lors de la lecture.

« No mourners, no funerals. »

Importance de l’émancipation

On a parlé de l’évolution des personnages juste au-dessus, il faut aussi savoir que l’émancipation de ceux-ci à une place très importante dans le roman, qui met au premier plan la recherche de liberté à plusieurs niveaux. Un premier personnage essaie de se libérer de ses addictions. Un autre essaie de se déconstruire après avoir été embrigadé par l’armée d’un pays à l’idéologie proche du nazisme. Nina, une figure féminine éclatante de l’histoire, se bat quant à elle pour les droits des Grisha (c’est à dire les personnes capables de magie), trop souvent écrasés (du simple mépris au génocide, en passant par l’esclavage). Une autre encore, ancienne esclave (dont on pourra noter la très forte ressemblance avec les marchombres) cherche à retrouver sa liberté volée. Un jeune criminel se bat contre ses propres traumatismes, voulant la vengeance en cherchant en même temps à se libérer de son passé. Et enfin,  Wylan cherche à trouver sa propre voie, après s’être libéré de la vie toute tracée que son père voulait lui imposer.

En bref, la liberté et l’émancipation sont mises en avant au travers de tous les personnages, très différents les uns des autres, ce qui facilite l’identification du lecteur à au moins l’un d’entre eux.

Une intrigue foisonnante

Du côté de l’intrigue, Six Of Crows est un roman plein de rebondissements et on ne s’y ennuie pas. Entre magie, combats, politique, complots ou encore humour, il est difficile de rester détaché du roman. Niveau politique, on a une sacrée critique des inégalités sociales puisque les riches sont beaucoup critiqués, toujours présentés comme les antagonistes, et que l’intrigue se déroule dans les bas-fonds de la ville, où règnent misère et corruption.


Conclusion

Pour conclure, Six Of Crows, contrairement à Grisha du même univers, est une duologie de fantasy originale dont le plus gros point fort est probablement la complexité des personnages, mais qui possède aussi un univers très riche et une intrigue dotée d’une plume fluide qui rend vite l’histoire addictive.

Adaptation Netflix

La saga Grisha, est actuellement en train d’être adaptée en série sur Netflix avec une première saison déjà sortie, où on y retrouve cinq des six personnages principaux de Six Of Crows pour des intrigues inédites.

Sources

  • Six Of Crows, Leigh Bardugo, éditions Milan (2016)
    EAN : 9782745978622, 496 pages, traduit de l’américain.
  • Le site ActuaLitté, pour l’adaptation.

1 Commentaire sur “Critique : Six Of Crows – Leigh Bardugo”

  1. Article fort intéressant ! Je l’ai lu il y a quelques temps et je ne m’en souviens plus mais ça m’a donné envie de relire ces livres ! Je tique juste un peu sur l’utilisation du mot « invalide », mais je suis d’accord que la représentation fait partie des points forts du roman. J’ai une grande affection pour les personnages gris donc je me rappelle avoir beaucoup apprécié cette lecture

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